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Extraits de Il Loggiato, enregistré pendant le festival Etrange Cargo, à la Ménagerie de Verre, Paris, en mars 2021.

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"Il Loggiato"

8 septembre 2020

THÉÂTRE / PERFORMANCE

Yves Chaudouët, artiste polymorphe (re)connu pour ses productions plastiques et dramaturgiques - reliées entre elles par le goût de l'autre -, réunit dans la grande salle de la Villa 88 de Bordeaux Valérie Dréville et Yann Boudaud pour un face à face intimiste. L'itinéraire singulier de ces deux acteurs les a naguère conduits à travailler sous l'égide de Claude Régy, maître ès théâtre pour qui "le silence est une forme d'écriture".

Et de silence, il en sera question autour de cette table où ils prennent place au milieu de celles identiques dressées autour d'eux. Lorsqu'ils pénètrent l'un après l'autre dans la salle évoquant une brasserie de jardin, les spectateurs ont déjà pris place et sirotent distraitement le jus à la violette préparé à leur intention. On pourrait croire qu'il s'agit de deux autres pareils à eux si ce n'était un je-ne-sais-quoi qui les distingue des "invités" déjà attablés. (...)

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Rires lourds du mystère de sous-entendus seulement déchiffrables par les deux protagonistes réunis par une histoire commune. Expérience particulière dont - seulement - des bribes seront délivrées comme des éclats de rire perçant les non-dits de deux connaissances complices. Et, si elle nous échappe dans sa narration factuelle, cette expérience "ordinaire" résonne au plus profond comme la présence en chacun de nous de l'inquiétante étrangeté attachée à l'humain. (...)

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Performance hautement troublante en milieu artistique - il y avait là réuni "sur invitation" le parterre théâtral de la région -, l'œuvre en gestation d'Yves Chaudouët convoquant les itinéraires croisés de deux "acteurs hors pair", Valérie Dréville et Yann Boudaud, se posant à eux-mêmes ces interrogations, ne pouvait manquer de faire mouche. En effet, l'intérêt suscité par cette forme hybride se situant délibérément aux confins de la (vraie) vie et du (vrai) théâtre, est la résultante de la problématique "mise en jeu" : laquelle, de l'existence et de sa représentation, précède l'autre ?

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(Source : La revue du Spectacle)

EN SAVOIR PLUS

Yves Chaudouët

L’œuvre d’Yves Chaudouët est à l’image du monde dont elle procède : diverse, complexe, lisible, indéchiffrable, sombre, jubilatoire. Par ailleurs très attentive à ce qui la constitue, à l’esprit qui l’anime. Quiconque l’aborde se trouve rapidement confronté à la question des entrées. On peut alors tenter un premier classement, une souple mise en ordre, et pourquoi pas soumettre cette vivifiante profusion à une sorte de taxinomie formelle, fondée par exemple sur de larges catégories de médiums :
- les peintures : les portraits à l’huile, les monotypes, les gravures... les photographies…).
- les installations (un terme bien commode…) : poissons des grandes profondeurs et autres créatures marines réalisées au Centre international d’art verrier (CIAV) de Meisenthal, pieds de verre destinés à faire léviter les objets, sa « table d’hôtes » (sur une proposition de Pierre-Olivier Arnaud et Stéphane Le Mercier)…
- le théâtre et les films, c’est-à-dire des formes où dominent soit la performance soit le récit, soit les deux : conférences concertantes, visites guidées…
- les éditions : on en dénombre plus d’une vingtaine à ce jour. La passion de l’artiste pour la littérature, la poésie en particulier, trouve à se matérialiser ici dans la forme canonique du livre.  (source : https://dda-nouvelle-aquitaine.org/)

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