CLAUDE LOUIS-COMBET
3 avril 2014
RENCONTRE LITTÉRAIRE
C'est à la Villa 88, avec la rencontre du grand auteur Claude Louis-Combet, que s'achèvent les avant-premières des soirées littéraires de l'Escale du Livre.
C. Louis-Combet, philosophe, est traducteur d'Anaïs Nin et d'Otto Rank, éditeur chez Jérôme Million de textes spirituels et auteur de "mythobiographies" et de récits hantés par la dévoration et l'inceste. Ce goût pour la sensualité trouble le conduit à revisiter la mythologie païenne et l'imaginaire chrétien. Le Livre du Fils (éd. José Corti) aurait pu tout aussi bien s'intituler « Naissance d’une vocation d’écrivain », car c’est bien de cela qu’il s’agit. Point d’aboutissement en même temps que point de départ, tel est le paradoxe de ce grand livre qui sera à l’œuvre de Louis-Combet ce que furent Les Mots pour Sartre, Enfance pour Sarraute, L’Âge d’homme pour Leiris et, si l’on remonte dans le temps, Les Confessions pour Rousseau.
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En prélude de cette rencontre : lecture par Jean-Baptiste Del Amo ponctuée de l'accompagnement musical de Sébastien Grandgambe (violoncelle).
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EN SAVOIR PLUS
Claude Louis-Combet
Il est né à Lyon en 1932. Après des études secondaires effectuées dans des petits séminaires, il entre en religion en 1950 chez les Pères du Saint-Esprit. Trois ans plus tard, il rompt avec sa congrégation et la vie religieuse. Il entreprend alors des études de philosophie à la faculté de Lettres de Lyon où il s’attache particulièrement à l’enseignement d’Henri Maldiney. À partir de 1958 jusqu’à sa retraite en 1992, il enseigne la philosophie dans un lycée de Besançon, puis la psychologie de l’enfant à l’École Normale de cette ville. Son premier roman, Infernaux Paluds, est publié chez Flammarion en 1970. La suite de ses ouvrages, romans, récits, essais, paraît avec une cadence annuelle très régulière dans le cadre de la collection "Textes" fondée par Paul Otchakovsky-Laurens puis dirigée par Bernard Noël. Lorsque cette collection est supprimée, il passe chez José Corti avec Augias et autres infamies (1993). À cette maison d’édition, il continue de confier la plus grande partie de ses écrits.
En 1986, il rencontre Jérôme Million, à Grenoble, et s’associe à la création de la collection "Atopia" dont il devient le directeur. Dans cet espace éditorial, il réédite des textes d’auteurs spirituels plus ou moins oubliés ou méconnus. C’est à cette expérience, essentiellement intérieure, de lecture de littérature religieuse que renvoie Grand Siècle d’Atopie.
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“Louis-Combet est un des derniers écrivains de l’imaginaire, du fantasme.
Et s’il n’est pas mieux connu, c'est peut-être parce qu’il y a un certain danger à le lire. Ses récits sont en effet peuplés de créatures moites s’adonnant à divers courts-circuits sexuels et qui sont capables de s'aboucher à l’inconscient du lecteur pour y produire de doux ravages. On est happé, digéré avec patience, poussé à des extravagations inouïes ; sa lecture échauffe les esprits comme celle de Sade ou de Bataille.”
(Éric Loret, Libération, 17 avril 2003)